Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Dans une course effrénée vers la décarbonisation, la France place les flottes d’entreprises sous les projecteurs, cherchant à les convertir à l’électrique. Malgré les progrès dans l’électrification des véhicules particuliers, les entreprises françaises peinent à suivre le mouvement.
Les chiffres sont clairs : en 2024, seuls 11% des nouvelles voitures d’entreprise sont électriques en France. Le fossé avec d’autres pays comme la Belgique et le Danemark, où ce chiffre atteint 35%, est frappant. La législation actuelle, pas assez contraignante, n’impose que 20% de véhicules à faibles émissions aux entreprises avec plus de 100 véhicules. Sans sanctions, peu s’y conforment, puisque 60% des entreprises échouaient à atteindre cet objectif en 2023.
Malgré cela, certaines entreprises françaises montrent l’exemple. La Poste atteint un impressionnant 52% de véhicules électriques dans sa flotte. D’autres, comme Carrefour et Iliad, emboîtent le pas avec respectivement 54% et un objectif de 25% de véhicules verts.
Avec près de la moitié des achats de véhicules neufs provenant des entreprises, leur rôle dans la transition écologique est crucial. En effet, ces véhicules alimentent le marché d’occasion, formant le socle d’un parc automobile plus durable à long terme.
L’environnement fiscal incertain constitue un frein, tout comme le coût initial élevé des véhicules électriques par rapport à leurs homologues thermiques. Les entreprises appellent à plus d’incitations fiscales, inspirées des modèles belges ou danois.
Le gouvernement prépare une riposte législative, examinant des mesures qui pourraient inclure :
Ce dernier point est crucial puisque les voitures de fonction, représentant un avantage sous-évalué, coûtent à l’État 4 milliards d’euros chaque année.
Anticipant ces évolutions, certaines entreprises, à l’instar de Carrefour, incitent déjà leurs salariés à opter pour l’électrique, montrant la voie vers une transition concertée Etat-secteur privé.
Au-delà des véhicules, il s’agit de repenser la culture d’entreprise. La mobilité électrique invite à reconsidérer les pratiques de travail tout en soulignant l’importance des infrastructures de recharge pour une adoption efficace.
Ce basculement représente un défi mais aussi une chance pour l’industrie automobile française de s’affirmer sur le marché en expansion des véhicules électriques.
Alors que de nouvelles législations se profilent pour 2024, l’impératif de verdir la flotte d’entreprise se fait sentir plus que jamais. Ce défi se pose comme une opportunité d’innovation et de responsabilité, invitant à une collaboration étroite entre le public et le privé pour atteindre les objectifs climatiques escomptés.